Le "X File" franco-français
ENFIN !
Les
enquêtes totalement stupides de deux z'héros déjantés.
Pour
Box MEULEDOR, le champion du monde de la paranoïa, et Nana SECOULIT, la nymphomane
chronique, le moindre détail de la vie quotidienne peut paraître louche et
générer une enquête qui peut les mener absolument n'importe où.
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Nom: MEULEDOR.
Prénoms: Box, Barnabé, Gélase.
Né le: 1er avril 1978.
Où: Dans le massif central, à la ferme familiale, entre deux vaches (folles ?).
Taille: 1m80 debout, 1m30 assis, 0m56 roulé en boule.
Cheveux: Propres.
Yeux: 2.
Apparence physique: Très propre sur lui. (costard trois pièces, cousues par sa Maman).
Employeur actuel:
Société de nettoyage mental F.B.I. (Fabulation Bonimenterie Investigations).
Signes particuliers:
Sa plus célèbre enquête: Le mystère du four auto nettoyant.
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BIO
Tout a commencé à sa naissance.
Le 1er avril 1978, dans une ferme isolée du massif central, monsieur
et madame Meuledor, exploitants agricoles de leur état, attendent un »
heureux » événement. (surtout madame d’ailleurs).
Le véhicule familial ayant une panne inexpliquée (le boeuf refuse
obstinément de tirer la charrette), les Meuledor n’ont pu se rendre chez
le docteur-pharmacien-droguiste du hameau voisin pour accoucher dans sa
matérnité-salle-d’attente-garage.
Informé du problème par LE téléphone du hameau, le docteur envoie
aussitôt à la ferme des Meuledor, la plus compétente sage femme et la
meilleure infirmière de la région : Respectivement, sa femme et sa
fille.
Quatre heures plus tard, la sage-femme et l’infirmière arrivent dans
la cour de la ferme qui fleure bon le crottin des divers animaux vivant
en liberté. Elles posent leur tandem près de la porte d’entrée et
questionnent le père Meuledor, occupé à couper du bois pour faire
chauffer la potée du soir. Il leur dit de se rendre immédiatement à
l’étable pour voir madame Meuledor. (la chambre n’est pas libre à cause
de l’exceptionnelle moisson (pour des raisons inexpliquées) qu’ils
viennent de faire. Il a fallu entreposer les bottes de pailles en
surnombre dans toutes les pièces de la ferme).
Sur un lit de paille, entre deux vaches, la brave femme allongée sur
le dos, attend que dame nature veuille bien lui laisser faire son enfant
(le suspens est à son comble). En attendant dans la même position, pour s’occuper, elle traie
les deux vaches qui sont à ses côtés.
La sage-femme examine madame Meuledor qui vient de commencer l’épluchage des légumes pour la potée du soir.
Le petit Box Meuledor ne veut pas sortir du ventre de sa mère. Il se
trouve bien là où il est et ne tient pas à se risquer dans un monde
qu’il suppose plein de trucs bizarres et de choses louches pas résolues du tout.
Après trois heures de tractations entre l’enfant et la sage-femme, on
est dans l’impasse. Le bébé s’accroche toujours au fond. Il ne reste
plus que la force pour le faire sortir. La sage-femme fait appel à
l’infirmière et un plombier passant dans le coin. Après un bref briefing
pour déterminer le rôle de chacun, ils passent à l’attaque. La
sage-femme pénètre la première et fait des chatouilles au bébé afin
qu’il lâche prise. Aussitôt l’infirmière entre à son tour et saisit
fermement ses poignets pour éviter qu’il ne se raccroche, puis le
plombier attrape les chevilles et tire vers l’extérieur. Pendant ce
temps, la mère, les yeux exorbités, se paie une séance d’hyper
ventilation frénétique à l’oxygène pur pour dilater l’arrivée. Enfin,
l’enfant est là, parfaitement constitué, du moins physiquement… Parce
que mentalement…!
5 minutes plus tard, alors que madame Meuledor est partie aux champs
pour ramasser les patates, l’enfant refuse obstinément de parler à son
père car il ne sait rien de lui et craint que ses cris ne soient mal
interprétés.
Plus tard, le père essaie d’initier son fils aux activités de la
ferme. Il déchante bien vite. Incapable du moindre travail manuel et
donc totalement improductif, Box Meuledor est envoyé à l’école communale
dès l’âge de deux ans.
Adolescent, ses professeurs passent plus de temps à répondre à ses
questions tordues qu’à diffuser l’enseignement prévu au programme. Les
rares enseignants qui ne se sont pas défenestrés, sont actuellement
suivis à Clermont-Ferrand, dans un hôpital psychiatrique dont il sont
pensionnaires à vie.
Lorsqu’il est en âge de raisonner, Box Meuledor découvre les faces
cachées du monde qui l’entoure. Il part pour la capitale et étudie sur
des vieux livres sans aucune image. Il apprend l’art de lire entre les
lignes et devient désagrégé en littérature alternative. Parallèlement,
il passe des concours et est inscrit dans le » Guiness des records »
comme le champion du monde de la paranoïa.
Il intente un procès à ses parents pour l’avoir mis au monde. Il le
perd car, dit-il, « tout le monde est de mèche, et peut être, y compris
moi !! »
Aujourd’hui, Box Meuledor a 30 ans. Par un ami gardien de la paix
(dont il se méfie), il a trouvé une place de classeur de dossier à la
société de nettoyage FBI. (Fabulation Bonimenterie Investigations)
Au boulot, il est toujours très propre sur lui et fait là où son patron
lui dit de faire, mais il ne peut s’empêcher, de temps à autres, de
fouiner dans les poubelles des bureaux pour récupérer des dossiers qui
lui semblent louches.
Il va en extraire LA VRAIE VÉRITÉ (cachée de tous et connue de lui seul).
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Fiche signalétique de la z'héroïne
Nana Secoulit
Nom: SECOULIT.
Prénoms: Nana, Ulla, Ellébonne. Née le: 14 Juillet 1980 (par galanterie, nous ne dévoilerons pas son âge). Où: A la clinique de l'Élévation du Saint-Esprit (rue Paradis). Taille: 1m60 (avec talons de 10 cm). Cheveux: (Voir "Dessange"). Yeux: De braise. Apparence physique: Tailleur Channel des années 50. (mais string en latex). Employeur actuel: Société de nettoyage mental F.B.I. (Fabulation Bonimenterie Investigations). Signes particuliers:
Ses plus
célèbres enquêtes: Durex, Mannix, etc.
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BIO
Il y a bien longtemps, du temps de leur splendeur, les Secoulit, avaient une particule. (Ils l'ont perdu au cours d'un déménagement précipité en juillet 1789). C'est aujourd'hui une famille d'aristocrates ruinés qui vit au fond à gauche du 16e arrondissement de Paris. Ils habitent dans leur hôtel particulier de 1800 M² qui est dans un état lamentable. (Les toiles d'araignées n'ont pas été faites depuis au moins 1 mois). Ce 14 juillet 1980, pour les Secoulit, c'est un jour comme les autres. Il est hors de question de se mélanger à la liesse des mécréants qui s'amassent sur les champs Élysées. Ce jour-là, à 5 heures du matin, au moment de la prière du matin, madame Secoulit est prise de maux d'estomac. Elle appelle aussitôt son mari qui, dans une autre pièce, donne des cours de maintien à l'une des servantes. Entendant sa femme, monsieur Secoulit se rhabille et la rejoint. Devant l'urgence de la situation et les cours à donner à la cuisinière et la femme de ménage, monsieur Secoulit confie au majordome la mission d'amener sa femme à la clinique de " l'élévation du saint-esprit ". (rue paradis). Là, madame Secoulit apprend avec stupéfaction qu'elle est enceinte de 15 mois et qu'il serait temps d'accoucher pour laisser la place si un autre enfant arrive. La future mère est horrifiée. Les choses du sexe sont des sujets que l'on n'aborde pas dans les nobles familles. C'est un mal nécessaire, et malheureusement inévitable. Elle passe directement dans la salle d'accouchement étant donné que le travail a commencé depuis six mois. Le curé, ami de la famille, est présent à l'accouchement. Il soutient la mère de ses prières et incantations diverses. Il semble très émotionné, pour ne pas dire excité, par l'événement. C'est d'autant plus étrange que, de par sa profession, on le suppose plus porté sur les enfants pubères, suivant en cela les préceptes de son maître à penser. (" laissez venir à moi les petits enfants ! " disait J.C, en 32 après lui). Grâce aux trois infirmières, au docteur, à l'anesthésiste, à la sage-femme, au kinésithérapeute et au prêtre, l'accouchement s'est déroulé comme une lettre à la poste. La seule qui n'a rien vu et rien compris est la mère qui a tenu à avoir les yeux bandés pour ne pas voir la manifestation du Malin. Après une mise en quarantaine de rigueur, la petite Nana Secoulit est confiée à sa mère. Nana est élevée dans l'harmonie religieuse du christ ressuscité. C'est devenu une femme épanouie qui n'apprendra qu'à 21 ans qu'elle est une fille, et donc qu'il y a des garçons cachés quelque part. Dés qu'elle quitte le cocon familial, pour commencer ses études supérieures, tout son potentiel sexuel, trop longtemps retenu, éclate au grand jour. Nana se jette sur tout ce qui bouge. Certains automates mécaniques de la foire du trône se souviennent encore de son passage. Pour assouvir sa libido grandissante, elle arrête ses études supérieures de chaudronnerie et se fait embaucher comme infirmière dans l'hôpital parisien Pitié-Salpétrière. Chaque nuit, elle s'en prend aux malades en leur pompant leur dernière énergie. Un beau jour, elle accueille un malade nommé : Box Meuledor. Il vient pour soigner un ongle incarné à la main gauche. Elle l'oblige à se mettre tout nu et se jette sauvagement sur lui. Le lit d'hôpital n'y résistera pas, mais pour Meuledor et Secoulit, il y a eu un instant de fusion sexuelle exceptionnel qui ne pourra plus jamais les séparer. Box propose à Nana de la faire embaucher à la société FBI pour vivre ensemble des aventures exaltantes à étudier les dossiers poubelles. Lui en bleu de travail et elle en tailleur Chanel. Sitôt dit, sitôt fait ! Textes : Skar Illustrations : Nicolas Malherbe
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Épisode 1
En étudiant un vieux dossier poussiéreux de la société de nettoyage
FBI, Meuledor et Secoulit découvrent un fait bien étrange :
Le 12 avril 1962, Nicole Coulier, une jeune femme (que nous appellerons
Madame X pour respecter son anonymat) avait rendez-vous avec son fiancé à
14h30 devant l'arc de triomphe. À 15h30, le fiancé n'était toujours pas
là !!!
De toute évidence, il avait disparu corps et bien sans laisser de
traces.
Le mystère est épais, mais pas suffisamment pour décourager Meuledor et
Secoulit.
À bord de sa deuch dopée au jus de betterave. (c'est plus écologique !),
Meuledor remonte les Champs Élysées.
Comme à son habitude il prend soin de remonter l'avenue à contresens
pour être sûr que personne ne le suit afin d'espionner ses faits et
gestes.
Une pluie fine tombe sur Paris et Meuledor gare sa voiture au sec, sous
l'arc de Triomphe. Vêtu d'un bleu de travail, il sort de sa voiture
avec, sur les épaules, un sac à dos bourré de matériel technologique hig
tech. Il commence à inspecter le monument.
Secoulit sort toute décoiffée du coffre avec un jeune auto-stoppeur
qu'ils avaient pris, place de la concorde. Elle réajuste son tailleur
Chanel et rejoint Meuledor pour l'assister.
Meuledor est sidéré par la grandeur de l'édifice. Quelle peut bien être
son utilité ?
Il pense tout d'abord à une porte, mais écarte bien vite cette
possibilité car vu le prix du M² pratiqué à Paris, aucun homme n'aurait
pu se payer la maison qui devait aller avec cette porte. Secoulit
acquiesce tout en regardant un car de touriste japonais s'arrêtant près
de l'arc.
Si ce n'est un homme, C'EST DONC UN EXTRATERRESTRE ! se dit Meuledor en
aparté, d'autant plus que l'on se trouve sur la place de l'étoile. C'est
quand même un signe !
Meuledor est presque terrassé par l'émotion en constatant la fulgurance
de sa pensée logique. En un instant, il a fait un grand pas dans la
résolution du mystère. Mais pourquoi cache-t-on la vraie vérité ?
Il extrait de son sac à dos un décamètre et prend des mesures dans tous
les sens. Il sait qu'il est à deux doigts d'élucider un secret qui
semble déranger beaucoup de gens.
À commencer par tous ces hommes qui
l'entourent et le regardent d'un mauvais œil. Ils sont vêtus de la même
manière, ils sont vieux et alignés devant la gigantesque porte.
Qu'importe, la science et la justice sont en marche et rien n'arrêtera
Meuledor et Secoulit.
Il essaie de joindre son chef SKIPPEUR sur son portable mais un groupe
d'hommes se met aussitôt à jouer ensemble de divers instruments pour
l'empêcher de joindre son supérieur.
C'est sûr, il doit y avoir complot. Mais Meuledor a de la ressource, il se met à hurler plus fort que la musique et parvient à hurler des indications ultra-confidentielles à Skippeur.
Il saisit ensuite une pioche dans son sac à dos et se met à creuser la
base de l'arc, car avec ses origines paysannes, il sait que c'est dans
la terre nourricière que se trouvent bon nombre de réponses.
Mais soudain, un homme s'approche de lui en tenant dans la main une
sorte de lance-flamme. Meuledor a juste le temps de regarder le visage
de l'homme et de faire un croquis sur son calepin puis il se met à
détaler à toutes jambes en direction de quelque part.
Secoulit sort
précipitamment du car de japonais en se rhabillant et se lance à la
poursuite de son équipier.
Il constate au passage que la foule est
exceptionnellement dense pour un dimanche matin. Tout en courant, il
note sur son agenda : demain 15 juillet, penser à envoyer le
portrait-robot du suspect à la police.
Secoulit le rejoint à ce moment-là et se met à courir à ses cotés.
Meuledor en profite pour lui dicter la lettre à joindre au
portrait-robot.
1 heure plus tard, Meuledor et Secoulit s'arrêtent de courir car ils se
trouvent devant un escalier titanesque.
Ils lèvent les yeux et constatent stupéfaits
qu'ils sont devant une grande arche blanche ressemblant à une porte
gigantesque, sans doute construite par le même peuple de géants extraterrestres
que ceux du N°1 de la place de l'étoile.
Du fait de
leur position en contrebas, ils ne voient qu'un ciel bleu et des nuages se
dessinant dans l'encadrement de l'arche.
N'écoutant que son courage, Meuledor gravit les
marches de la grande arche. Il conseille à Secoulit de rester en bas car le
danger est trop grand.
Il arrive au milieu de la base de l'arche et ce qu'il
voit le pétrifie. Le paysage qui s'offre à sa vue de l'autre coté de l'arche
est complètement différent de celui qu'il vient de quitter. Les gens sont
différents, les nuages ne sont pas les mêmes. Nul doute n'est possible, il
voit, de part et d'autre de l'arche deux portions d'espaces différentes et peut
être deux temporalités différentes.
Il faut se rendre à l'évidence, l'arche est une porte de fractalisation spatiale et
même spatiaux temporelle,
imaginée par une intelligence extra-terrestre dépassant notre imagination.
C'est du moins l'explication la plus rationnelle, pense Meuledor.
Notre héros a les larmes aux yeux de
reconnaissance en pensant à tous les petits neurones de son cerveau qui
viennent d'échafauder cette brillante théorie.
Mais il doit pousser plus loin le raisonnement,
au risque de faire une overdose d'autosatisfaction.
Comment fonctionne la porte ?
Son sens exacerbé de l'observation lui permet de
voir autour de l'arche-porte-fractalo-spatio-temporelle, une grande quantité de
tour abritant des bureaux administratifs.
Soudain tout est clair, c'est l'énergie mentale des fonctionnaires
travaillant à proximité qui fait fonctionner l'arche. (d'où le nom de
fonctionnaire).
Meuledor est sidéré par le rendement
exceptionnel de l'arche spatio-temporelle car même avec une forte concentration
de fonctionnaires à proximité, l'énergie mentale développée doit être
dérisoire.
Meuledor regarde à nouveau du côté de l'arche
donnant sur " l'Ailleurs ". Il voit, à une centaine de
mètres, quelque chose qui ressemble à un humain. Il s'approche de l'autochtone
pour en savoir plus, car c'est peut-être le jeune homme disparu en 1962. L'être est occupé à caresser le sol avec
un long manche se terminant par une sorte de brosse.
Meuledor : (à l'être) Où vous être le 12 avril 1962 ?
L'être :
ça va pas non ! Comment
tu veux que je m'en souvienne ? Allez dégage, j'ai du taf moi !
Meuledor, les larmes aux yeux, tire les
conclusions de ce contact avec celui qui avait dû être un jour le jeune homme
disparu. Les hommes prisonniers ici ont perdu toute notion de politesse et en
plus, ils ont subi un lavage de cerveau pour effacer toute leur mémoire. De
plus, les extraterrestres les ont réduits à l'esclavage et soumis à des
cadences infernales.
Terrorisé par cette découverte, Meuledor remonte
dare-dare l'escalier de l'arche pour rejoindre le bon côté des choses.
Il retrouve la fidèle Secoulit qui, en bonne
infirmière, est fort occupée à enseigner le bouche-à-bouche à un groupe de
jeunes skateboarders. Avec difficulté, il la déventouse des lèvres de son élève
et l'entraîne loin de la zone dangereuse.
Tout en marchant, il dicte à Secoulit une
demande officielle au gouvernement pour faire boucher l'arche afin d'empêcher
d'autres humains d'être réduits en esclavage.
D'autre part, il doit tenter de délivrer les
fonctionnaires Français de leur asservissement extra-terrestre.
Mais cela fera l'objet d'un prochain dossier Y
de Meuledor et Secoulit.
Skar.
Texte : Skar.
Illustrations : Nicolas Malherbe
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