(29 juin)
JURASSIC
FOOT
The Lost
Team
33e Jour d'enfermement pour l'équipe de
Bécon-les-Bruyères dans les sous-sols du Stade de France.
Résumé de l'épisode précédent :
L'équipe découvre à ses dépens que la cuvette des WC n'est pas le lieu idéal
pour évacuer 8 tonnes de terre. La nuit venue, Gras Double se nourrit de foot et
Peggy de Gilberto.
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Toute l'équipe famélique vaque en silence à des occupations diversement
inutiles pour s'occuper l'esprit.
Soudain, perçant le silence tel le samouraï se coupant les ongles au sabre,
la voix d'Adolphe retentit dans la pièce.
Hurlant à perdre haleine, il se met à courir en rond dans la pièce en
gesticulant tel un parkinsonien moyen. Prenant progressivement de la vitesse, à
chaque virage, il prend appuis sur les murs. La vitesse augmente encore. Il
court maintenant à l'horizontale sur les parois du local. Le déplacement d'air
commence à créer un tourbillon au centre de la pièce où sont regroupés les
autres membres de l'équipe qui, médusés, regardent Adolphe s'hystériser.
JT pari sur le nombre de tours par minutes qu'Adolphe va être capable
d'accomplir.
Arthur réussit à attraper la bête démente au lasso et à le maîtriser en lui
attachant les pattes avec le reste de la corde.
Une foi calmé, mais les yeux encore injectés de sang, Adolphe explique la
raison de sa manifestation solitaire.
Adolphe : je le trouve foireux depuis le début votre plan. Je vous
avais dit qu'il fallait couler les organisateurs dans le béton avec des bambous
sous les ongles.
De toute façon, j'ai prévu une action plus efficace.
Intriguée, l'équipe passe Adolphe à la question pour le faire parler. Après
quatre heures de supplice de la goutte, trois heures de brodequin chinois, deux
heures d'écartèlement et dix secondes d'écoute d'une chanson de Chantal Goya, il
finit par avouer.
Adolphe : Voilà ! J'ai placé une bombe au centre de la pelouse. Elle
explosera au moment de la finale et satellisera tous les joueurs.
Toute l'équipe est effrayée par cette horrible perspective. En effet, si on
joue désormais en apesanteur, il va falloir changer toutes les règles du foot.
C'est plus qu'ils ne peuvent en supporter.
Arthur recalcule les coordonnées directionnelles du tunnel pour le faire
obliquer sous la pelouse du stade. Il faut retrouver la bombe et la
désamorcer.
Toute l'équipe, dopée par l'imminence du danger, se remet d'arrache-pied au
travail dans le tunnel, sauf Adolphe qui reste pendu par les orteils au plafond
du local.
JT constate à la radio que personne ne se doute de la catastrophe
potentielle. Les commentaires sur la coupe se déroulent normalement.
(1er Juillet)
35e Jour d'enfermement pour l'équipe de
Bécon-les-Bruyères dans les sous-sols du Stade de France.
Résumé de l'épisode précédent :
Adolphe joue les cyclones pour expliquer le principe de satellisation du
joueur de foot. Sa théorie fait l'effet d'une bombe.
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Les estomacs des membres de l'équipe font un raffut du diable dans tout le
local et le dernier repas, à base de vieux noyaux d'olive à sucer, n'a pas
arrangé les choses.
Peggy, à genoux, est penchée dans le trou d'entrée du tunnel. Elle appelle en
vain Gilberto qui n'est pas remonté depuis 48 heures.
Derrière elle, Adolphe admire ses formes arrondies en bavant. Il s'approche,
tel un félin pour lui mordre la fesse gauche, mais la jeune femme se relève
brusquement et la mâchoire d'Adolphe claque dans le vide.
Peggy s'approche d'Arthur pour lui faire part de son inquiétude à propos de
Gilberto.
Arthur, fort occupé à exécuter des mouvements de Tai-chi-chuan en chantant du
Rapp, lui répond qu'il aimerait bien être présenté à ce monsieur Gilberto, s'il
vient un jour manger au sommet de l'obélisque.
Pendant ce temps, le reste de l'équipe recherche activement la moindre
parcelle de nourriture pour le goûter de 16 heures.
Ils sautent sur n'importe quoi, y compris les emballages vides des
victuailles. Trois heures plus tard, on entend bien, d'après les cris de douleur
émanant des toilettes que c'est une nourriture difficile à digérer.
Peggy se sert de Gras-Double affamé pour faire le ménage. Attaché au bout
d'une laisse, elle le trimballe dans tous les coins de la pièce pour lécher les
surfaces à nettoyer. Le plus difficile, c'est le plafond.
En nettoyant les toilettes, une petite inattention de Peggy permet à
Gras-Double de dévorer la savonnette. L'embêtant, dit-elle, c'est que je peux
pas vider le sac pour récupérer ce qu'il a aspiré.
Rassasié, Gras-Double sourit bêtement en faisant des bulles.
Roulette propose que l'on tire à la courte paille celui que l'on va manger,
mais JT a déjà boulotté les pailles. Gras-Double se propose gentiment pour être
mangé par petits morceaux. Il espère ainsi manger de la bonne viande, mais les
autres ne sont pas du tout d'accord. Ils craignent l'empoisonnement à cause de
toutes les saloperies que leur gros coéquipier a mangées ces derniers temps.
Dans son coin, JT s'en fout. Après avoir copieusement léché la peinture de
son casque radio, il le place sur ses oreilles et commente sans se soucier si on
l'écoute.
Il paraîtrait, d'après un informateur bien informé, que les pays bas et
l'Allemagne ont dû leur victoire aux incantations secrètes d'un chaman
néerlando-allemand qui était caché dans le ballon pendant toute la durée des
deux matchs en question. Le chaman n'est pas en mesure de confirmer ces dires,
car il est actuellement hospitalisé pour un mal de stade carabiné.
Skar