JURASSIC
FOOT
The Lost Team
(5 juin)
j-5
9e Jour d'enfermement pour l'équipe
de Bécon-les-Bruyères dans les sous-sols du Stade de France.
Résumé de l'épisode précédent :
Des ouvriers du grand stade murent la seule issue de la pièce où
se sont cachés les membres de l'équipe. Condamnés au silence pour
ne pas être découverts, ils attendent en se rongeant les ongles à
la manière de Géricault.
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Nos sept prisonniers, regroupés en tas compact, essaient de
pousser l'unique porte du local dans lequel ils sont enfermés. Pour
être plus efficace, Roulette appuie de toutes ses forces sur les
fesses de Peggy qui l'excuse, car cela part d'un bon sentiment.
Rien n'y fait. Derrière la porte, le mur de parpaings en béton
tient bon. Épuisée, la troupe se déclare vaincu.
Debout face à la porte de leur prison, leur moral est au plus
bas. Leurs mains traînent par terre.
Arthur, en tant que chef d'équipe, essaie de remonter le moral de
sa troupe.
Arthur : Bon, et bien, tant que nous sommes ici nous ne
dépensons pas bêtement notre argent à aller au restaurant et faire
la fête pour essayer d'être heureux de vivre. De toute façon, il
paraît que l'on peut tenir 40 jours sans manger avant de mourir. Et
puis, en cas de guerre, nous sommes à l'abri des bombes.
Tout à coup, Peggy qui croit qu'en plus, qu’une guerre est
déclenchée se met à hurler en gesticulant dans toute la pièce.
Gilberto et JT ne sont pas trop de deux pour la plaquer au sol et la
bâillonner.
Gras-Double plonge la tête dans le sac de victuailles pour
emmagasiner des calories.
Tel un bookmaker professionnel, Roulette lance des paris sur leurs
chances d'être libérés avant une vingtaine d'années.
Peggy qui s'est libérée s'est jetée sur JT pour abuser
sauvagement de lui en attendant la bombe H.
Gilberto se met à shooter de toutes ses forces sur le mur pour
trouver le secret de la feinte idéale avant de mourir. Le ballon
rebondit dans tous les sens avec une violence inouïe.
C'est l'hystérie. C'est la règle du chacun-pour-soi. Tous sont
prêts à s'entre-tuer, histoire de passer le temps avant de mourir.
Arthur, tétanisé par le spectacle qui s'offre à ses yeux
exorbités, n'a plus qu'une solution ultime pour calmer le Tsunami de
folie qui inonde le local.
Il fouille prestement dans son sac et en ressort des rectangles de
papier, d'une valeur inestimable, qu'il brandit face aux déments en
hurlant.
Arthur : si vous ne vous arrêtez pas immédiatement, je
les déchire !
Dans la nanoseconde qui suit, tous se calment et regardent Arthur
avec des regards suppliants, remplis de larmes.
Tous ont reconnu, dans un halo de lumière divine, des billets
d'entrée pour la finale.
(8 juin)
j-2
12e Jour d'enfermement pour l'équipe
de Bécon-les-Bruyères dans les sous-sols du Stade de France.
Résumé de l'épisode précédent :
La perspective de mourir vivant fait souffler un cyclone de folie
dans l'équipe. Heureusement, Arthur trouve la parade suprême in
extremis.
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Regroupés autour de la petite table centrale, les membres de
l'équipe réfléchissent, autant qu'ils le peuvent, à une solution
pour les sortir de ce guêpier.
Avec une vivacité d'esprit surprenante, Peggy propose tout de
suite de détruire le nid de guêpes.
À la lueur des bougies posées au centre de la table, le reste de
l'équipe s'échange des regards hallucinés de sidération.
Gras-Double rompt le malaise et suggère de mettre le feu au local
de manière à ce que la bonne odeur de leurs corps calcinés attire
les secours rapidement.
Bouche bée, Arthur regarde Gras-Double avec un air de Cocker
agonisant.
Gilberto, qui perçoit la détresse de son chef, redouble de
concentration pour trouver une bonne idée. Trois heures plus tard,
il se décide enfin à parler et propose d'écrire un message sur un
bout de papier cloué sur le dos d'un cafard qui passera aisément
sous la porte et entre les parpaings. Sur le message, il sera dit que
la coupe du monde est annulée ce qui entraînera la démolition du
stade, devenu trop cher à entretenir. Et forcément, les bulldozers
qui raseront les sous-sols les découvriront, un jour ou l'autre.
Gilberto, très fier de lui, guette la réponse d'Arthur.
Arthur s'écroule en pleurs sur la table.
Aussitôt, tous les membres de l'équipe cherchent à le
réconforter en lui chantant une comptine et en agitant les mains
comme de petites marionnettes.
À l'entracte du spectacle de marionnette, JT donne des infos
qu'il vient de capter avec sa mini radio. Histoire de détendre
l'ambiance.
J.T : Vous savez quoi ? Le club d'Ouganda vient d'acheter
Mikailévitch Novalbek pour remplacer Idrissa Ouagadouné. Maintenant
ils ont une équipe toute blanche. Ça va faire tache pour défendre
les couleurs de l'Afrique.
Arthur, qui s'est ressaisi, recentre le débat et propose sa
solution.
Il demande à chacun de lui amener leurs objets personnels pointus
ou contondants. Après avoir expliqué à Peggy que "contondant"
n'est pas un gros mot, les objets sont rassemblés sur la table.
Il y a : une épingle à cheveux, des couverts en plastiques, 6
cures dents, un stylo, un ballon de foot et une paire de chaussures
de Drag Queen.
Arthur : Parfait, avec tout ceci, nous allons creuser un
tunnel qui nous libérera le moment venu.
Dans toute l'équipe, c'est soudain un déferlement de joie et de
bonne humeur.
Arthur donne le coup d'envoi des travaux de forage.
Arthur : 5, 4,
3, 2, 1, TAUPE !
Skar